« la Réalisation spirituelle », tel est le but premier et
fondamental de toute Maçonnerie, même si certains ont tendance à oublier
– ou oublient carrément ce dernier point, confondant « religion » et
« spiritualité », ou confondant « cléricalisme » et « religion ».
Tous les francs-maçons cependant, étant fondamentalement des hommes
libres et tolérants, se considèrent comme des frères et acceptent que
chacun cultive ses propres convictions et suive son propre chemin
spirituel. Les francs-maçons sont, par essence, opposés à tout
dogmatisme, quel qu’il soit.
On comprendra que nous ne puissions pas, dans cet exposé, entrer dans les détails initiatiques. Nous nous bornerons donc à un exposé de la substance de chaque rite, en en citant les principaux :
Contrairement à une erreur répandue, le Rite Emulation n’a jamais été le Rite officiel de la Grande Loge Unie d’Angleterre, mais l’un des Rites parmi de nombreux autres pratiqués par elle. Pour des raisons dont l’explication approfondie appartient aux sociologues, l’un des traits caractéristiques des sociétés « fermées » était, avant l’apparition de la lettre imprimée, l’interdiction absolue d’écrire.
Pour les Maçons opératifs, toute allusion écrite ou dessinée aux Secrets du Métier eût été une sorte de violation du secret professionnel. es Secrets touchaient soit aux techniques de l’art de bâtir soit aux modes de reconnaissances réservés aux seuls ouvriers qualifiés. Le secret professionnel, dans sa conception archaïque se trouve ainsi sacralisé, d’où la criminalité particulière de sa violation et la gravité des sanctions comminées. Les plus anciens rituels ne sont pas parvenus jusqu’à nous en raison de cette malédiction contre tout graphisme, que la Franc-Maçonnerie conserva même lorsqu’elle se fit spéculative, l’aggravant même par l’adjonction de supplices symboliques que l’on connaît, et qui, en dépit de leur apparence archaïque, ne remontent pas jusqu’aux Opératifs. Ni les Old Charges ni les Constitutions d’Anderson ne décrivent les Rites d’Initiation, dont la transmission de génération en génération demeurait religieusement orale.
En 1730 se produisit un retentissant scandale. Un nommé Prichard divulgua les rituels. Sa trahison devait s’avérer bénéfique pour les historiens qui, aujourd’hui, savent grâce à lui ce qu’étaient nos Cérémonies les plus anciennes ! De son temps, il devint vite la providence des Vénérables paresseux ou à la mémoire rétive, qui trouvèrent infiniment plus facile d’apprendre par cœur le Rituel dans un texte écrit. La malédiction antique n’en survécut pas moins, et survit encore de nos jours dans la longue formule de l’Obligation du Rite Emulation et sa longue énumération de tous les moyens imaginables d’écrire, buriner, sculpter, marquer, graver, etc. L’Ordre s’est départi depuis longtemps de ces interdictions d’un autre âge. Il autorise même l’impression des rituels.
Les constituants de l’ACT OF UNION de 1813 s’étaient heurtés à une difficulté : comment concilier deux exigences, à savoir celle de l’oralité, encore en vigueur au moins théoriquement, et celle de préserver la fixité du Rituel, de le mettre à l’abri des inévitables variantes locales et autres déformations ? La difficulté fut résolue par la fondation de l’Emulation Lodge of Improvement en 1823, laquelle demeure de nos jours le conservatoire de la pureté du Rituel est la première Loge d’Instruction.
L’Emulation Lodge of Improvement a pu de bon droit affirmer depuis sa fondation qu’elle n’avait pas altéré une virgule du texte de la Loge of Reconciliation dont l’œuvre avait été l’Act of Union. La recherche historique a permis depuis lors de reconstituer dans leur ensemble ce qu’avaient été les Cérémonies au XVIIIème siècle, tant celles en usage chez les Anciens que celles en usage chez les Modernes. On aboutit à une double constatation : Celle du nombre important de superpositions rituéliques sur le fond d’origine. C’est ainsi que naquirent les divers « Rites ». En Grande Bretagne, le phénomène devait se produire jusqu’en plein XIXème siècle. Ainsi naquirent les Rites de Bristol, Logic, Stability et d’autres encore. Sur le continent, ces adjonctions furent beaucoup plus importantes. Par exemple, le Rite Ecossais Rectifié devait imprimer au Rituel sa marque chevaleresque et chrétienne et le Rite Ecossais Ancien et Accepté celle, capitale, de l’Hermétisme.
On comprendra que nous ne puissions pas, dans cet exposé, entrer dans les détails initiatiques. Nous nous bornerons donc à un exposé de la substance de chaque rite, en en citant les principaux :
Anglo-Saxons
Contrairement à une erreur répandue, le Rite Emulation n’a jamais été le Rite officiel de la Grande Loge Unie d’Angleterre, mais l’un des Rites parmi de nombreux autres pratiqués par elle. Pour des raisons dont l’explication approfondie appartient aux sociologues, l’un des traits caractéristiques des sociétés « fermées » était, avant l’apparition de la lettre imprimée, l’interdiction absolue d’écrire.
Pour les Maçons opératifs, toute allusion écrite ou dessinée aux Secrets du Métier eût été une sorte de violation du secret professionnel. es Secrets touchaient soit aux techniques de l’art de bâtir soit aux modes de reconnaissances réservés aux seuls ouvriers qualifiés. Le secret professionnel, dans sa conception archaïque se trouve ainsi sacralisé, d’où la criminalité particulière de sa violation et la gravité des sanctions comminées. Les plus anciens rituels ne sont pas parvenus jusqu’à nous en raison de cette malédiction contre tout graphisme, que la Franc-Maçonnerie conserva même lorsqu’elle se fit spéculative, l’aggravant même par l’adjonction de supplices symboliques que l’on connaît, et qui, en dépit de leur apparence archaïque, ne remontent pas jusqu’aux Opératifs. Ni les Old Charges ni les Constitutions d’Anderson ne décrivent les Rites d’Initiation, dont la transmission de génération en génération demeurait religieusement orale.
En 1730 se produisit un retentissant scandale. Un nommé Prichard divulgua les rituels. Sa trahison devait s’avérer bénéfique pour les historiens qui, aujourd’hui, savent grâce à lui ce qu’étaient nos Cérémonies les plus anciennes ! De son temps, il devint vite la providence des Vénérables paresseux ou à la mémoire rétive, qui trouvèrent infiniment plus facile d’apprendre par cœur le Rituel dans un texte écrit. La malédiction antique n’en survécut pas moins, et survit encore de nos jours dans la longue formule de l’Obligation du Rite Emulation et sa longue énumération de tous les moyens imaginables d’écrire, buriner, sculpter, marquer, graver, etc. L’Ordre s’est départi depuis longtemps de ces interdictions d’un autre âge. Il autorise même l’impression des rituels.
Les constituants de l’ACT OF UNION de 1813 s’étaient heurtés à une difficulté : comment concilier deux exigences, à savoir celle de l’oralité, encore en vigueur au moins théoriquement, et celle de préserver la fixité du Rituel, de le mettre à l’abri des inévitables variantes locales et autres déformations ? La difficulté fut résolue par la fondation de l’Emulation Lodge of Improvement en 1823, laquelle demeure de nos jours le conservatoire de la pureté du Rituel est la première Loge d’Instruction.
L’Emulation Lodge of Improvement a pu de bon droit affirmer depuis sa fondation qu’elle n’avait pas altéré une virgule du texte de la Loge of Reconciliation dont l’œuvre avait été l’Act of Union. La recherche historique a permis depuis lors de reconstituer dans leur ensemble ce qu’avaient été les Cérémonies au XVIIIème siècle, tant celles en usage chez les Anciens que celles en usage chez les Modernes. On aboutit à une double constatation : Celle du nombre important de superpositions rituéliques sur le fond d’origine. C’est ainsi que naquirent les divers « Rites ». En Grande Bretagne, le phénomène devait se produire jusqu’en plein XIXème siècle. Ainsi naquirent les Rites de Bristol, Logic, Stability et d’autres encore. Sur le continent, ces adjonctions furent beaucoup plus importantes. Par exemple, le Rite Ecossais Rectifié devait imprimer au Rituel sa marque chevaleresque et chrétienne et le Rite Ecossais Ancien et Accepté celle, capitale, de l’Hermétisme.
Le Rituel d’origine n’en devait pas
moins survivre dans une relative pureté, dont la pierre de touche
demeurait le symbolisme opératif, c’est-à-dire tiré de l’art de bâtir.
L’étude comparée des Rituels montre que le Rite Emulation est demeuré
incontestablement le plus « pur », c’est-à-dire le plus fidèle au rituel
d’origine. L’esprit du rite.
Le caractère essentiel du Rite demeure
l’oralité : les Cérémonies doivent, sans tricherie, être pratiquées par
cœur. Toutefois le motif de cette exigence a changé. Il n’y a plus
lieu, à notre époque du Rituel imprimé, d’invoquer une explication
adaptée à une mentalité médiévale, et cela en dépit même de la
survivance de la formule vénérable comme anachronique de l’Obligation.
Pour le Franc-Maçon moderne du Rite Emulation, la nécessité de pratiquer
le Rituel de mémoire se justifie par une raison psychologique autant
que morale : plus un Maçon assimile son Rituel, plus il le découvre, et
plus il le découvre, plus il s’initie. C’est en ce sens que doit se
comprendre la fin de l’exhortation finale qui lui est adressée après
l’initiation l’invitant à « graver d’une manière indélébile dans son
cœur » les enseignements de l’Ordre.
Une Cérémonie du Rite Emulation
s’apparente à un office. Les personnages sont censés dialoguer et ce
dialogue est fictivement spontané. Ainsi s’explique encore
l’interdiction de lire, ainsi que celle du tutoiement en Loge. L’idée
maîtresse est celle de l’harmonie en Loge. Cette dernière postule un
cérémonial strict, comme elle explique l’interdiction des discussions en
Loge ouverte et des interruptions. Nul ne doit prendre la parole sans
l’avoir obtenue, en prenant la posture appropriée, du Vénérable Maître.
C’est également cet idéal de l’harmonie de la Loge qui relègue dans les
coulisses tout ce qui s’apparente à la discussion. C’est en comité que
les problèmes se résolvent, non dans l’ambiance religieuse d’une Tenue.
C’est pour le même motif que, lors de l’élection du Vénérable, les jeux
doivent en principe être faits et une candidature unique être posée.
Deux candidatures ou davantage ne seraient pas illicites mais l’harmonie
de la Loge, donc l’esprit du Rite, s’en trouverait affaiblie.
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